La mobilisation étudiante à Poitiers

 

Par le "Collectif Etudiant"
Merci à Olivier Laffargue!


 

 

Depuis déjà un mois, les étudiants de Poitiers se mobilisent pour lutter contre la baisse drastique du nombre de postes aux concours de recrutement de l'enseignement secondaire. C'est le mercredi 4 février que les étudiants de STAPS ont débuté le mouvement, bloquant les portes de leur fac en construisant «le mur de la honte» sur lequel on pouvait lire «4 ans d'études pour aller dans le mur». Le même jour, plus de 2500 étudiants sont descendus manifester dans la rue pour exprimer leur mécontentement. C'est le jeudi 5 février que les professeurs montrent leur soutient en prenant des dispositions afin que les étudiants puissent organiser leurs actions « avec l'esprit en paix ». Dans l'après midi du vendredi 6 février, 600 étudiants ont investi le salon des étudiants, brandissant des cartons rouges adressés à Luc Ferry. Dès le premier jour de la semaine suivante, les étudiants manifestent devant la présidence de l'université pour finir par décrocher un entretien avec Ségolène Royal, qui a montré le soutient qu'elle apporte aux étudiants en déclarant
« C'est une entreprise de destruction dont vous êtes victime ».

 

 

Le mardi 10 février, la grève des étudiants s'étend à la fac de lettres et langues, soutenu par les professeurs. L'accès au campus est filtré, surnommé « les barrages de la colère ».

Des actions symboliques ont été menées le mercredi 11 février, silencieusement les étudiants se sont enchaînés aux grilles du rectorat, de la préfecture, de l'IUFM, pendant que d'autres ont demandé asile devant l'hôtel de ville, et qu'un message vivant écrivait « SOS école en danger » sur la place d'armes.

 

 

     

 

 

           

Le 16 février, les étudiants occupent les locaux de l'IUFM, c'est en fin de soirée qu'ils se sont fait délogés, sans violence, par la police.

 

 

 

         

   C'est le 17 février, que les étudiants sont allés manifester leur colère devant la maison du premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.

 

 

 

 

           

Le lendemain, pendant que 1200 enseignants, étudiants, parents d'élèves ont défilé devant les symboles du pouvoir, une délégation d'étudiants était reçue à Paris, au ministère de l'Education Nationale par le directeur du personnel étudiant.

 

 

 

 

           

Malgré la semaine de vacances, le mouvement ne s'est pas essoufflé, la grève a été reconduite par les étudiants. C'est dès le premier jour de la rentrée que les étudiants agissent, envahissant les voies de la SNCF, et bloquant ensuite la porte de Paris dans l'après midi. C'est lors d'un match de volley à la salle Lawson-Body que les supporters ont eu la surprise de voir débarquer les étudiants  en plein milieu d'un set, faisant un sit-in de quelques minutes pour faire entendre leurs revendications.

Le mercredi 3 mars, afin que la grève continue en lettres et langues les étudiants ont décidés de faire « fac morte », barricadant ainsi les entrées de la fac avec des tables et des chaises. Les étudiants de fac de sport et de lettres et langues ont également déroulés un tapis de mécontentement où l'on pouvait lire « qui sauvera l'éducation? » au pied de Notre-Dame-des-Dunes.

 

Le jeudi 4 mars, les étudiants toujours mobilisés contre la diminution de postes au CAPES, s'en sont pris cette fois au péage de Poitiers Sud.

 

 

           

 

 

   

 

Vendredi 5 mars, 400 étudiants ont battu le pavé. Le cortège a fait deux haltes bruyantes devant le siège de l'UMP et le rectorat.

 

Le lundi 8 mars, la grève a été reconduite ainsi que le blocus de la fac de lettres et langues. Le même jour les facultés de sciences et sciences humaines ont suivi le mouvement, et, à leur tour ont barricadé leurs facultés. Le même soir s’est « déroulée » une « opération PQ » recouvrant le rectorat de milliers de rouleaux de PQ avec pour mot d’ordre : « Vous nous avez mis dans la merde, essuyez ! », rassemblant plus de 600 étudiants.

 

 

 

Le mardi 9 mars a été une journée de soutien aux chercheurs démissionnaires, deux manifestations s’y sont déroulées : le matin à 9h30 les étudiants se sont rassemblés place d’armes pour partir à la présidence de l’université où les chercheurs tenaient une conférence de presse en marche arrière pour symboliser la politique gouvernementale. L’après-midi une deuxième manifestation s’est tenue au campus.

 

 

           

 

 

 

Mercredi 10 mars a été une journée de sensibilisation, les étudiants se sont mobilisés pour distribuer des tracts à la sortie des lycées, collèges et prépas de la ville. Le soir a été organisé un débat public sur l’éducation.

  Le jeudi 11 mars a été placé sous le signe du deuil, les manifestants se sont réunis sur le campus pour partir à la place d’armes brûler des pancartes symboliques sur lesquelles étaient inscrits les mots « éducation », « école », « liberté », « fraternité », « égalité »… Le soir un débat réunissant les têtes de liste de la région, tous les syndicats et les étudiants grévistes a été mis en place pour trouver une solution concrète au problème, en présence notamment de Mme Ségolène Royal. Malheureusement, l’UMP et l’UDF déclinèrent l’invitation au tout dernier moment.

 

Le vendredi 12 mars, une manifestation nationale de tous les métiers du savoir et de la culture était organisée sur le territoire, et Poitiers a su réunir plus de 3000 personnes dont 1200 étudiants.

 

 

           

 

 

 

 

De nombreuses assemblées générales se sont tenues tous les jours, et de nombreuses affiches ont été réalisées.