Les figures de style

Ou comment réviser efficacement

 


 

 

Je me suis laissé dire qu'on apprenait d'autant plus facilement une leçon dès lors qu'on se sentait concerné par son contenu. Appliquant cet adage sauvagement déterré à la lettre, nous vous proposons donc une méthode simple, inédite et efficace de réviser vos figures de style que nous savons être, en bons Khâgneux que nous sommes, l'un des quelques piliers de ce charmant exercice gallo-franco-tricolore qu'on nomme innocemment (et comme pour cacher son véritable caractère au combien machiavélique et tordu) l'explication de texte (et également de son petit cousin encore plus vicieux et régional, j'ai nommé le commentaire composé).

 

Chaque figure de style est accompagnée de sa courte définition, de quelques exemples pratiques accessibles à tous les esprits un tant soit peu khâgneux et pictaves qui pourraient hanter les pages de ce site. Un exemple plus littéraire est également fourni lorsqu'il est besoin d'expliquer plus clairement la figure de style, et lorsqu'il existe un exemple classique qui fait autorité en la matière.

 

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels ne saurait être que fortuite: l'auteur dégage et nie  toute responsabilité vis-à-vis de rapprochements qu'un tiers pourrait éventuellement  faire entre les écrits ici-présents et n'importe quel élément de la vie réelle au Lycée Camille Guérin ou au Lycée Bellevue.

 

 

Cet article comportera probablement deux parties - le classement étant alphabétique, la première partie tournera autour des figures commençant exclusivement par la lettre A (sur-représentée…). La seconde partie abordera tout le reste.

 


 

Les définitions sont là pour clarifier et bien rendre nette la construction et le sens des figures de style ici présentes. Elles ont été empruntés aux sites suivants, que je vous invite à visiter:

- http://www.lettres.net/lexique/

- http://www.hku.hk/french/dcmScreen/lvdv/lvdv_tableau_tropes.htm

- http://www.reveenjoie-poesie.com/FiguresDeStyle.html

 


 

Bon que les festivités commencent...

 

 

Allégorie (n.f.): figuration d'une abstraction par une image, un tableau, souvent par un être vivant. Cf. personnification.

Ex: "Le temps mange la vie" (Baudelaire)

"Cette tanière du soleil dont nous sommes tous les Rahan" pour désigner l'ENS

"La caverne d'Ali-baba des historiens en herbe" pour désigner la chambre de Julien Pinaudeau

 


 

Allitération (n.f.): globalement d'abord, l'allitération est une répétition d'un même son consonne (à l'opposée de l'assonance, qui concerne elle exclusivement les sons voyelles).

Ex: "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?" (Racine)

"Je suis un Khâgneux de Khâgne 1 et les khôlles me cassent les cojones!"

 

Plus précisément, dans une définition plus poussée, ces retours se font généralement à l’initiale du mot, ou sur plusieurs syllabes du même mot - dans ce cas-là, l'allitération peut également porter sur des voyelles, puisque certaines sont à l'initiale de mots. Cependant, une telle définition se doit d'être accompagné par la redéfinition correspondante de l'assonance afin de bien différencier les deux figures.

Ex: " Salut, encore endormies

A vos sourires jumeaux

Similitudes amies

Qui brillez parmi les mots! " (Valéry)


 

Anacoluthe (n.f.): L'anacoluthe est une rupture de construction sur le plan de la syntaxe, c'est-à-dire une transformation, au milieu de la phrase, de la construction grammaticale que le début de la phrase laissait attendre. De son statut de faute syntaxique, l'anacoluthe, sous la plume de grands écrivains, peut devenir une figure de style et renforcer l'énoncé, mettre en valeur en créant un effet de surprise.

Ex: "Exilé sur le sol au milieu des huées /
ses ailes de géant l'empêchent de marcher"
(Baudelaire)

"Respectez-moi, tout Khâgneux que je suis, je reste un être humain!"


 

Analogie (n.f.): mise en relation de deux objets, deux phénomènes, deux situations qui appartiennent à des domaines différents mais font penser l'un à l'autre parce que leur déroulement, leur aspect, présentent des similitudes. La métaphore et la comparaison sont des figures de l'analogie. Figure de style en soi lorsqu'on recherche une ressemblance partielle entre deux choses qui ne se ressemblent pas dans leur aspect général. La relation entre les termes est généralement "A est à B ce que C est à D".

Ex: "Marie Frerebeau est à la Khâgne 1 ce que les couleurs sont à l'arc-en-ciel des Bisounours"
"Marie Bolinches est aux Asturies ce qu'elle devrait être à mes gâteaux chinois depuis le temps, n'est-ce-pas?"
"La compagnie de Marie Tézé a le même effet sur votre équilibre psychologique que le piment sur une sauce trop fade"


 

Anaphore (n.f.): figure de style caractérisée par la répétition d'un terme en tête d'un groupe de mots ou d'une phrase.

Ex: "Khâgne, auguste cimetière des âmes

Khâgne, je ne suis pas le dernier des ânes

Khâgne, sens comme je suis déjà sur le départ

Khâgne, arrête de me mener en bateau

Khâgne, me surestimer tu ne dois pas car

Khâgne, vile et cruelle, tu auras ma peau"

"Travaillez bien, travaillez mieux, travaillez khâgneux"


 

Antanaclase (n.f.): l'antanaclase consiste à reprendre un mot (parfois sans le répéter expressément) dans une phrase en opposant deux sens différents que peut prendre ce mot.

Ex: "La taupe est un animal naturellement limité et ça, la Taupe moyenne le lui rend bien"



 

Antiphrase (n.f.): on emploie un mot dans un sens contraire à celui qui lui est naturel. Elle est fondamentale dans le maniement de l'ironie. En ce sens, l'intonation et le contexte jouent un rôle important dans sa compréhension.

Ex: "Comme d'hab' on est écrasé par le boulot en Khâgne à ce que je vois!"

"Ha Claire, à ce que je je constate, tu as arrêté le cgocolat!"


 

Antithèse (n.f.): figure de style qui met en parallèle des mots qui désignent des réalités opposées. Elle est souvent renforcée par un parallélisme de construction.

Ex: " La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre." (de Gaulle)

"Khâgneux tu es, Normalien tu seras!"
"Tout est perdu, fors le Bacardi - merci Amélie!"


 

Antonomase (n.f.): emploi d'un nom commun ou d'une périphrase à la place d'un nom propre ou inversement.

Ex: "Pour nous, il était le tonitruant mégaphone flaubertien de Khâgne 2"

"Ha lui quand il commence à parler, niveau j'te saoule, c'est un vrai Alain-James"


 

Apostrophe (n.f.): figure de style qui consiste à interpeller une personne vivante ou morte, présente ou absente, ou encore une notion abstraite. Dans l'apostrophe, on s'adresse directement à quelqu'un ou à quelque chose. Elle peut être associée à la personnification si l'apostrophe s'adresse à une chose.

Ex: "Ô ma Khâgne! Ô mes Khâgneuses!"

"Haaaaa ballon de Colomba, tu es si gros et si fragile pourtant, et ta maitresse si cruelle!"


 

Assonance (n.f.): ce mot désigne la répétition d'un même son voyelle dans un énoncé. L'assonance peut être utilisée pour produire une harmonie imitative (c'est à dire suggestive). Plus précisément, l'assonance est censée être la répétition, à la finale d’un mot ou d’un groupe rythmique, de la voyelle accentuée que l’on avait déjà rencontrée à la finale d’un mot ou d’un groupe rythmique précédent.

Ex: " Sous le ciel grand ouvert la mer ferme ses ailes" (Eluard)

"Tel Prométhée sur son rocher, ligoté à un mat de cocagne, le Khâgne attendait l'heure des vautours"


 

Asyndète (n.f.): figure de style qui consiste en l'absence de liaison entre deux termes ou groupes de termes en rapport étroit. On l'utilise pour souligner une relation logique, produire un effet de contraste, d'accumulation, de désordre, etc...

Ex: "En Khâgne vous êtes outragé, brisé, martyrisé - mais que les filles sont jolies!"

" Et tu tapes, tapes, tapes, tu tapes avec tes mains; et tu penses, penses, penses, tu penses avec ton..." (Fin de soirée/Les Inconnus)