Petits poèmes en allitérations

Par Caeli

 


 

La divagation d'une décadence.

 

L’astre à son déclin, dans sa descente, se débat dans le décor décadent, où les dagues dangereuses dialoguent avec le destin des dryades. Les discordes dissolues n’ont pas disparu, et moi je doute du haut du dôme doucereux où je distingue mon double défier son dessein, digne depuis les dunes d’où il ma détruite. Doucement, je dessine sur mon derme le deuil de mon délire dépoétisé, démunie de mon désir, je dépéris dans la dentelle de mon désastre. En moi, j’ai le dégoût délicat de cet être démoli et dépossédé que j’ai déifié. Mais il a dépéri dans la discorde, mon adoré démon. Désormais, je divague dans les drames de mes pardons. Désarmée et sans pourquoi. Je me déplace, dessin défiguré d’une divagation désespérée, sans défense, dans la déchéance. Je suis la décrépitude d’une dignité, le devin d’un divin qui ne discerne plus. Dès lors, dans la défaite, je danse, pour mon doux et défunt dulciné, dans ce dédalle diforme , où dieu dépeint sur les draps de mon dédain, ma dualité dépassionnée…

 

 

 


 

Moi et le je t'M.

 

Tels les psaumes éphémères sans messages de mièvres macchabées

 

Immaculée et magnanime dans la magnificence minable des mégalos meurtris,

 

Je marche machinalement, maudissant sur le macadam macabre,

 

Les merveilles désormais inanimées.

 

Je suis la maîtresse d'une magie maigre, d'une miséricorde malade,

 

Quand le monde mortifié a mélangé aux maux trop de mots malingres,

 

Je suis demeurée muse infirme d'une musique majestueuse,

 

Immortelle mélancolie d'un poème mutilé.

 

Quand le messie se meut dans le mystère d'un matin mutin,

 

Quand le marbre se fait miel, quand les miracles ne meurent plus

 

Dans mes méandres métalliques, je maudis les mystères mornes.

 

Mélodie maudite d'un morceau de météore malmené,

 

Moitié d'une minute immobile, marasme monotone

 

D'un monstre aux mains muées moignons, sans plume.

 

 


 

 

La symphonie du suicide.

 

 

Dans le sépulcre de saphir

 

D'un séraphin qui sommeillait

 

Seule en silence j'ai versé

 

Les sanglots de mes souvenirs.

 

La souffrance, sombre serpent

 

Glissait sur la soie de mon sein

 

Moi, satellite de Satan,

 

Toi, mon étincelant dessein.

 

Parmi ses saisons trépassées

 

Séduite, souriant à ces maux

 

Dans le songe, je lui glissais

 

Mon seul suprême soubresaut.

 

Le somptueux sabre sacré

 

La sentence a susurré

 

Dans un soupir désespéré

 

Un songe de sensualité

 

Dans le sépulcre de saphir

 

Je me suis aussi délassée

 

Et dans nos trépassés sourires

 

A nous, je me suis sacrifiée